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L’impulsion de Rudolf Steiner en agriculture

Ehrenfried Pfeiffer 1899 - 1961

Article de la revue Triades N°37 - 1989

Extrait de « Wir erlebten Rudolf Steiner. Erinnerungen seiner Schüler »

Verlag Freies Geistesleben Stuggart 1980 (non traduit)

Traduction du présent extrait : Geneviève Bideau

Dans les années 1922-1923, plusieurs agriculteurs (parmi lesquels Ernst Stegemann), observant la dégénérescence croissante des semences et de beaucoup de plantes cultivées, vinrent trouver Rudolf Steiner pour lui demander conseil. « Que faut-il faire pour arrêter la dégradation de la qualité des semences et de la nourriture ? » C'est en ces termes que fut posée la question.

Parmi les faits qui furent mentionnés, il y avait pour l'essentiel ceux-ci : autrefois, on pouvait cultiver et récolter la luzerne jusqu'à trente ans sur le même champ, puis neuf ans, puis sept ans. Au moment où la question fut posée, on était déjà bien content de pouvoir encore la garder quatre à cinq ans. Autrefois, un paysan pouvait réutiliser pendant des années comme semence son propre seigle, son blé, son avoine, son orge. Maintenant il fallait sans cesse recourir à de nouvelles variétés de semences à des intervalles de temps rapprochés. Il y avait une multiplicité presque chaotique de variétés, qui disparaissaient au bout de peu d'années. En outre, l'augmentation des maladies du bétail, la stérilité en particulier, ainsi que la fièvre aphteuse, avaient incité un autre groupe de personnes, dont faisaient partie le vétérinaire Joseph Werr, le docteur Eugen Kolisko et quelques personnalités liées aux laboratoires de médicaments Weleda qui étaient en train de se créer, à venir poser à Rudolf Steiner des questions à ce sujet.

C'est du comte Carl von Keyserlingk que vint la troisième impulsion. Des questions qui se rapportaient davantage à l'éthérique des plantes et aux forces formatrices en général furent posées par G. Wachsmuth et par l'auteur de ces lignes. A une question sur les maladies des plantes que je lui posai à cette époque, Rudolf Steiner répondit qu'en réalité ce n'est pas la plante elle-même qui est malade au premier chef « puisqu'elle a été formée à partir de l'éthérique, qui est sain », mais que l'environnement, en particulier le sol, peut devenir malade. Il fallait - dit-il - chercher la cause des prétendues maladies des plantes dans l'état du sol et de l'environnement dans son ensemble. C'est probablement Ernst Stegemann qui a reçu, au cours des années où se préparait le futur mouvement biodynamique, la plupart des indications concernant l'attitude que doit adopter l'agriculteur et les premiers pas à accomplir pour créer de nouvelles plantes cultivées.

 

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