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- Catégorie : Steiner - Conférences & extraits de livres
- Mis à jour : vendredi 1 mai 2020 14:53
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Conférence de Rudolf Steiner à Dornach, le 27 novembre 1920
Extraite du livre « Liberté et amour - Leur importance au sein de l’évolution »
« Le pont entre le spirituel de l’univers et le physique de l’homme – Isis-Sophia »
GA 202
© Éditions Anthroposophiques Romandes 1989
Traduction : Étienne-Jean Delattre
Hier nous avons encore étudié d'un certain point de vue comment l'homme est lié au passé et à l'avenir et, ce faisant, nous avons pris pour base ce qui se manifeste dans la forme humaine extérieure, cette triarticulation[i] de l'organisme humain, que nous avons déjà souvent mise en évidence : l'organisme-tête qui, comme nous l'avons montré, est tourné vers le passé, l'organisme-membres qui est tourné vers l'avenir, et l'organisme rythmique, l'organisme-cœur-poumons, qui appartient à proprement parler au présent. Aujourd'hui nous allons d'abord envisager un autre aspect de l'être humain, un aspect plus intérieur, psychique, afin que demain nous puissions réunir tous ces faits en un tout.
De même que nous pouvons distinguer trois parties du corps humain : ce qui a le caractère tête, ce qui a sa source dans le système rythmique et ce qui appartient à l'organisme-membres, de même nous pouvons distinguer trois éléments dans la vie de l'âme. Nous pouvons considérer le penser ou activité représentative, le ressentir, le vouloir ; et, en quelque sorte, on a à faire dans l'âme à cette triple articulation exactement comme dans le physique on a à faire à l'autre tripartition qui vient d'être mentionnée. Et on peut aussi engager des recherches sur la relation de ces trois parties avec la situation de l'être humain dans le cosmos. On envisagera d'abord la vie des représentations. Cette vie des représentations ou des pensées, ce penser, c'est sans aucun doute ce qui agit intérieurement en l'homme de la manière la plus déterminée. D'une part, la vie des représentations conduit l'être humain vers l'extérieur, vers le cosmos ; d'autre part, elle le conduit vers l'intérieur, vers son intériorité. Par la vie de la représentation, l'homme prend connaissance des phénomènes dans les lointains espaces du cosmos. Il accueille en lui tout ce qu'il faut concevoir à l'origine de la formation de sa tête, ainsi que nous l'avons vu hier. Mais, d'un autre côté, l'être humain reprend en lui ses pensées et ses représentations, il les garde à l'état de souvenirs. Il construit sa vie intérieure d'après ces représentations. Cette vie des représentations, cette vie des pensées est, au premier chef, liée à la tête de l'homme, son organe est la tête. Et déjà on peut en conclure, d'une certaine manière, que le destin de la vie des représentations est lié au destin de la tête. Tandis que la tête nous renvoie au passé et qu'en quelque sorte nous introduisons les germes psycho-spirituels de la formation de la tête dans l'existence physique par la naissance, ce fait même nous indique déjà que la vie de la représentation, nous l'apportons aussi de l'existence prénatale. Mais d'autres motifs encore justifient une telle appréciation objective de la vie des représentations. Dans notre psychisme, la vie des représentations est, en quelque sorte, ce qu'il y a de plus déterminé. C'est ce qui, dans notre âme, est le plus accompli. C'est aussi ce qui contient des éléments qui n'ont au fond aucun rapport avec notre vie individuelle ici dans le monde physique.
[i] [Dreigliederung] traduit aussi par « trimembrement »