Perspectives du développement de l'humanité
PREMIÈRE CONFÉRENCE Dornach, 2 avril 1921
Légitimité du matérialisme au 19e siècle. Catastrophes dues à la persistance du matérialisme de nos jours. Pérennité de la connaissance matérielle et caducité du matérialisme théorique. Matérialisme comme image du développement au 19e siècle où le corps physique, principalement la tête et le système nerveux, est une image complète du psychique et du spirituel. Atténuation des forces éthériques et oniriques chez l'homme. Une pensée complètement imprégnée du physique chez Moritz Benedikt. Dépassement actuel déjà du point de l'apogée dans la conception physique de la forme.
DEUXIÈME CONFÉRENCE Dornach, 3 avril 1921
Les simples erreurs dans la pensée et les vraies sources des erreurs. Aspect positif de ces dernières, notamment du matérialisme théorique. Connaissance par l'imagination des forces constructives dans la tête, par l'inspiration dans le système rythmique et par l'intuition dans le métabolisme. Propriétés de l'imagination, nature de la pensée réflective et de la connaissance matérielle. Connaissance et mort. l'ancienne compréhension des mots et apparition de l'esprit d'abstraction, de la logique et du concept: logique d'Aristote, « noos » d'Anaxagore, idée de Platon, enseignement du logos dans la gnose, logos dans le christianisme. Évangile de jean. Disparition de la connaissance du logos au 4e siècle. Sa reconquête conscience par l'anthroposophie.
TROISIÈME CONFÉRENCE Dornach, 9 avril 1921
Connaissance pré-aristotélicienne du processus d'apprentissage de la langue: connaissance instinctive du mot où résonne encore la force créatrice naturelle devenue muette, de la préexis- tence et des vies successives. Extinction de l'ancienne compréhension des mots et apparition de l'esprit d'abstraction, de la logique et du concept: logique d'Aristote, « noos » dAnaxagore, idée de Platon, enseignement du logos dans la gnose, logos dans le christianisme. Évangile de jean. Disparition de la connaissance du logos au 4e siècle. Sa reconquête conscience par l'anthroposophie.
QUATRIÈME CONFÉRENCE Dornach, 15 avril 1921
Formation spirituelle de l'Europe, écoles de sa gesse ancienne et cérémonies rituelles. Survivance, jusqu'au 4e siècle, des révélations de la sagesse universelle. La compréhension astronomique et médicale éthérique instinctive en Orient. Sagesse se déversant dans la vie cultuelle. Image du culte de Mithra et le christianisme. Denis l'Aréopagite. Résurgence de l'ancienne sagesse jusqu'à Basile Valentin, Jakob Bôhme et Paracelse. Pénétration dans le traitement de la vérité et du mot, dès Constantin ou julien l'Apostat, du principe de constatation. Séparation de la compréhension du christianisme d'avec la sagesse pré-chrétienne.
CINQUIÈME CONFÉRENCE Dornach, 16 avril 1921
Formation spirituelle de l'Europe, le déclin de la gréce. Bouleversement au 4e siècle ap. J.-C. La nature de l'hellénisme et son tragique. Refoulement par l'Occident vers l'Orient de l'ancienne sagesse grecque et mithraïque. Survivance, pour la vie religieuse des peuples du nord, de la narration des faits de la Palestine ainsi que des dogmes conciliaires ; leur nécessité pour la consolidation du moi. Pénétration en Europe, par l'arabisme, d'une seule partie de la sagesse orientale: l'entendement. Rareté des âmes européennes dans lesquelles vit encore le mystère du pain et du vin et, lié à cela, celui de l'astronomie et de la médecine anciennes. L'Occident adonné au matérialisme et adombré par la réalité des mystères résumés dans celui du Graal. Seul appel possible émanant de la question intérieure de l'être individuel. Titurel. Matérialisation de ces aspirations-là par la recherche extérieure, par les croisades vers Jérusalem.
SIXIÈME CONFÉRENCE Dornach, 17 avril 1921
L'Oriental et sa compréhension de la matière à partir de sa vie spirituelle. L'Européen et sa recherche du spirituel à partir de sa vie matérielle. Le passage de l'une à l'autre dans le monde grec. Difficulté de la gnose à comprendre le Christ en jésus. Terme mis à ce combat par l'étatisation romaine du christianisme. « Humanisation » du christianisme en Europe. Poésie de Heliand. Stupidité devant la sagesse supérieure. La quête du Graal. Danger de la capture par le matérialiste dès le 15e siècle. Appel pour un État christifié chez Soloviev. Forces aujourd'hui contraires à l'activation spirituelle ; l'amour pour le mal.
SEPTIÈME CONFÉRENCE Dornach, 22 avril 1921
Développement de la conception du monde chez Nietzsche et sa lutte tragique contre les forces de dégénérescence culturelle comme symptôme de la perte de l'esprit vers la fin du 19e siècle. Impossibilité chez Nietzsche de comprendre l'image de l'homme, le sens de la vie et l'être du Christ. Leurs difformités dans ses concepts de surhomme, d'éternel retour du semblable et d'antéchrist.
HUITIÈME CONFÉRENCE Dornach, 23 avril 1921
Mesure, nombre et poids, exemples de la perte de soi et de la réalité de humanité sur son chemin vers l'abstraction. Essence qualitative du nombre éprouvée encore jusque dans la deuxième période postatlantéenne. Qualité provenant du tout universel, accueillie par le corps astral et imprimée par celui-ci dans le corps éthérique. Qualité de la mesure, force formant le corps physique par le corps éthérique selon des rapports cosmiques et perçue encore jusque dans la troisième période. Qualité du poids comme expérience originelle entre le moi et le corps astral qui confère à être humain la perception, encore à la première période, de son équilibre entre attachement à la Terre et son élévation vers les hauteurs. Derniers échos de ces qualités dans l'art.
NEUVIÈME CONFÉRENCE Dornach, 24 avril 1921
Culmination au 19e siècle de l'esprit d'abstraction et du matérialisme dans l'histoire à partir du 4e siècle. Dogme et culte. Jadis, vie dans le corps permettant l'expérience de la spiritualité cosmique. Aujourd'hui, vie dans l'esprit se vouant à la matière et se méconnaissant lui-même. Singularité de Leibniz. La force de compréhension devant les concepts de la science de l'esprit tirée de l'intellect moderne lui-même et la possibilité de métamorphoser et de revivifier une intelligence devenue intérieurement inerte. Les trois formes d'inertie : néo-catholicisme conservant les anciens savoirs dans la forme, protestantisme établissant ses compromis entre la tradition et l'intellect et enfin l'intellectualisme éclairé dépourvu de contenu spirituel. Polarisation future entre le traditionalisme catholique et l'intellectualisme éveillé.
DIXIÈME CONFÉRENCE Dornach, 29 avril 1921
Nécessité pour chaque individu, comme pour chaque civilisation, d'atteindre les buts propres aux étapes successives de évolution. But de la quatrième époque : formation de l'âme d'entendement. L'homme s'éveille de la sensibilité cosmique à une compréhension par la raison, sur la base de l'activité du corps éthérique. Imprégnation totale de faction du corps éthérique dans le corps physique dès le 15e siècle. Pensée devenue ombre subjective humaine. Séparation entre deux choses seulement : la pensée logique et la volonté laissée aux instincts et pulsions. Maîtrise de cette division, comme dans le jésuitisme. Nécessité pour le 20e siècle d'introduire par le moi la réalité dans la pensée-ombre pour qu'elle puisse vivre tout en transformant le chaos de la vie sociale et économique.
ONZIÈME CONFÉRENCE Dornach, 30 avril 1921
Signification de année 1840 pour éveil de l'âme de conscience. Éveils différents dans les diverses nations à partir des diverses attitudes de la conscience : Angleterre et le règne grec homérique archaïque, la France et l'héritage de l'âme d'entendement latine, l'Italie et une part de l'âme de sentiment, Europe du centre et l'héritage du 4e siècle chrétien, Europe de l'est le processus resté en sommeil. La Prune et le socialisme d'Oswald Spengler.
DOUZIÈME CONFÉRENCE Dornach, 1er mai 1921
Les deux courants principaux au 19e siècle catholicisme juridique formel romain des peuples latins et leur combat spirituel idéologique - et la pensée pratique issue de l'économie des peuples anglo-saxons et leur problème de puissance. Leurs racines communes dans la culture perse ; le catholicisme dans le culte d'Ormuzd, l'anglo-saxon dans l'initiation ahrimanienne. Joseph de Maistre, érudit et génial défenseur du catholicisme, sa lutte contre l'esprit survenu au 15e siècle. L'équilibre nécessaire et le renouvellement par une vie spirituelle libre. Connaissances de Goethe en cette matière : sa réaction lors de la dispute entre Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire.
TREIZIÈME CONFÉRENCE Dornach, 5 mai 1921
Relation entre l'homme terrestre et les forces planétaires. Connaissance lors de la 4e période post-atlantéenne du lien entre le développement du moi et le Soleil. Nécessité de nos jours de retrouver cette connaissance. Polarité entre les forces solaires et lunaires dans la formation de l'être humain terrestre. Distinction entre les forces à la lecture des processus de l'alimentation : effets des forces terrestres, lunaires et solaires. Distinction des forces planétaires actives dans le corps astral : Soleil, Saturne, Jupiter et Mars dans la partie supérieure, Lune, Mercure, Venus dans la partie inférieure. Constellation et naissance terrestre.
QUATORZIÈME CONFÉRENCE Dornach, 13 mai 1921
Science matérialiste et science de l'esprit en tant qu'événements spirituels cosmiques entre le départ de la Lune et sa réintégration. L'esprit des sciences naturelles, menace de la génération d'un règne intermédiaire entre le minéral et le végétal. Les formes crépusculaires d'êtres arachnoïdes vivant et enserrant la Terre lors du retour de l'existence lunaire. Séparation de l'être humain de la vie et de l'esprit du monde. L'exercice de la science de l'esprit et l'arrivée d'êtres spirituels d'autres planètes ; l'inclination de ceux-ci pour la Terre dès le 19e siècle. Leur possible action par le seul intermédiaire de la pensée capable de saisir le vivant et l'animé. Le chemin vers cette transformation : union de la pensée claire et de la contemplation artistique dans la science devenue art. Goethe et l'enseignement de la métamorphose. Son hymne à la nature. Nietzsche et son image de la vallée de la mort.
QUINZIÈME CONFÉRENCE Dornach, 2 juin 1921
La pensée de J. S. Érigène en tant que métamorphose de la pensée contemplative et intellectuelle. Réminiscence de la théologie négati ve de Denis l'Aréopagite et d'Origène à l'époque d'Érigène. Les 4 parties du livre: De divisione naturae : enseignement de la divinité, des hiérarchies, de l'esprit, de l'homme et la nature. Eschatologie, inexistence de la pensée sociale. Érigène, encore les réalités spirituelles et déjà les concepts abstraits. Quatrième livre et les efforts de compréhension du christianisme et du devenir humain. Les bases des sciences naturelles au 15e s. Les paradoxes de notre époque entre spiritualité élevée et compréhension matérialiste.
SEIZIÈME CONFÉRENCE Dornach, 3 juin 1921
Fin du monde et renaissance du monde. Érigène entre la pensée ancienne et nouvelle. Evangile de jean comme preuve que le Christ, le Logos, est le créateur du terrestre. Principe du père dans l'Antiquité : expérience dans le corps et le sang de l'image du père représenté par les ancêtres et les générations. Dieu et esprit agissant dans les forces terrestres et lunaires. Les bases des trois premiers livres d'Érigène. Christianisme précoce et forces du Père. Passage du sacrifice du sang au sacrifice du pain et du vin. La fin du monde dans l'esprit des anciens. Ambiance des croisades. Alfred Suess, Oswald Spengler. Régénération par la connaissance spirituelle réelle.
DIX-SEPTIÈME CONFÉRENCE Dornach, 5 juin 1921
Bouleversement lors du 4e siècle, sous l'aspect de la transformation de la vie des corps. Maladie et guérison. Egypte : corps, élément du tout terrestre tenu en harmonie avec lui. Forme du corps en tant qu'oeuvre d'art accomplie par le moi indépendant, entre la mort et une nouvelle naissance. Grèce expérience corporelle en tant qu'expression du psycho-spirituel d'ici-bas, son identité proche avec le système des humeurs : les quatre humeurs. Rome: expérience de l'âme de se sentir dans l'existence terrestre. Reflet de ces transformations dans les sept arts académiques. La survenue du christianisme. Julien l'Apostat, Constantin, Justinien. Connaissances vivantes repoussées vers Gondishapour. Combat d'Avicenne et d'Averroès pour la compréhension du moi à partir de l'aristotélisme. La voie germanique. Tâche de l'anthroposophie.