eurythmiste

ANTHROPOSOPHIE ET SCIENCES

PREMIÈRE CONFÉRENCE. Vienne, 1er juin 1922 Anthroposophie et science de la nature

La science de la nature, éducatrice de l'humanité moderne. Le caractère d'image de son penser. La possibilité du doute, incitation à la force d'âme. Science de la nature et liberté : Réfutation théorique, mais éducation pratique à la liberté par la science de la nature. Élargissement du domaine scientifique par l'élimination des procédés anciens. Le chemin de connaissance du Yoga ; rythme de la respiration et de la pensée ; la Bhagavad Gita. La voie de l'ascétisme. Ces deux chemins sont aujourd'hui inadaptés. Aujourd'hui, redonner de l'énergie à la vie de la pensée en soi, la délivrer des processus corporels ; son lien au rythme du monde. — le cautionnement nécessaire de la volonté spirituelle dans le penser par l'exercice du renforcement de la volonté. Vie de la connaissance et expérience intériorisée de la douleur. La modification de toute la vie de l'âme en organe de perception de l'esprit. Science de la nature, mathématique et clairvoyance exacte.

DEUXIEME CONFÉRENCE 2 juin 1922 Anthroposophie et psychologie

L'énigme de l'âme. Expérience de l'évanouissement de l'âme au seuil du sommeil et de la mort ; de l'obscurcissement de l'âme avant de plonger dans le corps ; psychologie moderne ; Richard Wahle ; Franz Brentano. L'idée que la faculté d'évolution de l'âme est la condition de la connaissance d'elle-même. La nécessité d'un apprentissage exact et réfléchi. Trois degrés de formation de la vie de la pensée ; l'expérience réelle que fait l'âme de son éternité dans la vie avant la naissance. L'apprentissage de la volonté. La connaissance qu'a l'âme de son éternité en tant qu'immortalité. La possibilité de la psychologie en ce sens d'être le fondement d'une nouvelle compréhension du destin et d'une vie sociale et religieuse qui se renouvelle.

TROISIÈME CONFÉRENCE, 3 juin 1922 Anthroposophie et orientation dans le monde (Est-Ouest en histoire)

La conscience encore relativement récente de l'histoire qu'a l'humanité ; Appréhension seulement symptomatologique de l'histoire. La clairvoyance de l'Orient est une continuation de l'ancien penser dans le rêve, dépendant du corps et que l'on peut faire surgir à nouveau dans la mémoire ; la clairvoyance moderne est qualitativement différente de la pensée scientifique de la nature : indépendante du corps, sans durée et sans qu'on puisse s'en souvenir, s'accomplissant seulement en la présence de l'esprit. Le penser dégagé du langage : une préparation à une nouvelle façon de regarder. En Grèce existait encore l'unité artistique du mot et de la pensée. La nécessité de lier de nouveau la science et l'art pour appréhender le vivant. Goethe. — L'unité de la religion avec l'art et la science dans l'ancien Orient. Le lien de la pensée avec le souffle. L'écho de cela dans l'Est actuel. Solovief. La religiosité de l'Orient et la scientificité de l'Occident devraient trouver leur

équilibre dans une civilisation artistique du Milieu. Goethe. K.J.Schrber. La tâche de la science de l'esprit.

QUATRIÈME CONFÉRENCE, 4 juin 1922 Anthroposophie et évolution du monde

(Du point de vue géographique)

La vie de l'esprit, mobile dans son rêve, de l'ancien Orient ; se donner au monde ; l'affinité intérieure avec la végétation orientale. La vie de l'esprit occidentale qui a perdu par ses méthodes analytiques la possibilité de rencontrer le monde. Le centre. — L'atmosphère à l'Est : expérience réelle de l'intériorité spirituelle et de son reflet (Maja) ; de l'homme spirituel, l'archétype et de l'homme physique-sensible qui en est la copie; en est issue, seulement à partir du bouddhisme, la tendance à se détourner du monde. La possibilité de recréer aujourd'hui, par une discipline réfléchie, l'expérience directe du spirituel dans le sensible ; éviter le danger qu'il y a à fuir le monde. La conception orientale de la civilisation est un achèvement; la civilisation occidentale actuelle, un début ; le monde matériel des faits en tant que réalité — la vie de l'esprit en tant qu' « idéologie » (Maia) ; libérer l'être humain de la dépendance instinctive du monde spirituel. Possibilité d'un renforcement spirituel libre — Bouddhisme et christianisme.

CINQUIÈME CONFÉRENCE, 5 juin 1922 Anthroposophie et cosmologie

Le chemin de connaissance vers la cosmologie ; arrêt de la circonspection scientifique ; acceptation des limites de la conscience habituelle, qui ne peut tout connaître. La limite de la connaissance concernant le monde extérieur et la faculté d'amour de l'être humain ; la limite dans l'intériorité et la faculté individuelle de se souvenir. La métamorphose possible du rapport abstrait de connaissance vis-à-vis du monde en une relation réelle d'un être à un autre être par l'amour, le sentiment du Moi et la connaissance de soi issus du lien spirituel réel avec les étendues du monde. — La discipline des forces de la volonté ; métamorphose de l'âme en organe spirituel. La connaissance de l'organisme corporel en tant que reproduction du cosmos. L'organisme en tant que mémoire des mondes. — Le pont entre l'homme sous sa forme anatomique solide et l'intériorité de l'âme : en « diminuant la solidité » du physique et en « densifiant » ce qui vient de l'âme. Erreur de raisonnement de la conception matérialiste du monde. Savoir et croire. Le mouvement de pendule de la connaissance du monde et du Soi qui se portent mutuellement.

ANTHROPOSOPHIE ET SOCIOLOGIE

SIXIÈME CONFÉRENCE, 7 juin 1922 L'époque présente et ses exigences sociales

Non pas des utopies sociales, mais une compréhension et une impulsion du social qui se placent dans une position conforme à la réalité par rapport à la vie dans sa totalité. La naissance d'exigences et de théories sociales en lien avec le déploiement de l'intellect ; fin du lien instinctif avec autrui. L'intellect dirigé vers ce qui est mort ; son incapacité à saisir ce que le social a de vivant et d'empli d'âme. Intellect et expérience de la liberté. Vivification nécessaire du penser. — Le abîmes entre les êtres humains. Le développement de l'enfant du point de vue de la vie conceptuelle dans les trois premières étapes de la vie. Abîmes sociaux : parce que l'intellectuel ne trouve plus sa place dans le monde ni le pont vers l'autre. Rosa Luxemburg. La mutation de ce qui fut autrefois instinctif en forces de connaissance. La perception réelle de l'autre. La mutation de ce qui fut jadis instinctif en forces de connaissance. La perception réelle du Moi de l'autre. La nécessité de perspectives sociales conformes à la réalité à partir de l'impulsion de la liberté. L'éducation Waldorf. — Avec la liberté par l'intellect est conquis le monde de la nature et grâce à lui l'inspiration pour la technique ; par une initiative personnelle l'intuition doit être conquise pour ce qui est moral à partir du monde de l'esprit. La science de l'esprit et la détresse sociale du temps présent.

SEPTIÈME CONFÉRENCE, 8 juin 1922

L'époque présente et la forme sociale à lui donner (Civilisation de l'Atlantide et du Pacifique)

Il est nécessaire de comprendre que la perspective du social est aujourd'hui mondiale. La structure sociale de l'Europe prend des formes différentes de l'Ouest vers l'Est. Karl Marx. La collaboration masquée de formes anciennes de l'Est avec des formes récentes à l'Ouest. — Les théocraties orientales : Influences d'impulsions spirituelles par des ecclésiastiques érudits. « Socialisme » théocratique en Chine au XIe siècle. ­L'apparition du principe juridique dans la période de civilisation gréco-romaine. Prise en compte du rapport d'être humain à être humain. La « Sophia » orientale et le « Logos » occidental. Émancipation de la vie économique hors du religieux et du juridique. Motif de conflits : prolongation du lien entre la théocratie et l'économie agraire confrontée à de nouvelles formes sociales par la gestion technique de l'industrialisation. L'introduction du juridique dans l'économique. -La coexistence de structures sociales nées à des époques qui se succèdent. La nécessité de trouver encore, pour la vie économique qui s'est émancipée, des impulsions idéelles formatrices du point de vue social.

HUITIÈME CONFÉRENCE, 9 juin 1922 Le temps présent et ses manques sociaux (Asie — Europe)

Trouver dans la compréhension des racines des manques sociaux dans l'histoire le chemin du renouveau. L'idéal de l'État chez Platon, écho de la civilisation orientale. Supériorité de l'idée de communauté sur l'humanité, avec un sentiment du Moi encore étouffé. « Connais-toi toi-même » : idéal oriental pour les chefs peu nombreux du peuple. Le lien originel entre la vie spirituelle supérieure et la guérison. La purification par les cultes des Mystères, condition d'un agir social. Écho dans le concept aristotélicien de « catharsis ». — Tâche des peuples germaniques : relier la civilisation rêveuse de jadis à la conscience du Moi qui s'est éveillée. Le rôle du travail humain en histoire. But social de l'Orient : détacher le Moi de la communauté. La tâche de l'Europe : insérer le Moi devenu fort dans l'ordre social. L'incapacité à le faire, racine de presque toutes les détresses sociales. — Se rattacher au lien entre la connaissance, l'art de guérir et la culture populaire (exemple : la pédagogie Waldorf).

La nécessité d'une insertion sensée du travail humain. Le chemin du Moi pour entrer dans la communauté.

NEUVIÈME CONFÉRENCE, 10 juin 1922 L'époque présente et ses espérances sociales (Europe-Amérique)

Des espérances sociales justifiées seulement grâce au rapprochement d'homme à homme. La nécessité non seulement de comprendre le prolétaire, mais d'être compris de lui. Seule une explication pénétrant jusque dans le coeur du prolétaire peut le gagner à la tâche de collaborer à l'ordre social. Les expériences de Rudolf Steiner à l'École de formation des ouvriers à Berlin. — L'Évolution de la clairvoyance orientale en intellect moderne : à côté de cela, la formation du courant souterrain volontaire, en particulier dans les masses populaires. Assombrissement des profondeurs de la volonté par la science qui se matérialise : croyance moderne aux fantômes. Le caractère cosmique psycho-spirituel, dans les profondeurs corporelles, de l'intériorité humaine. Le sentiment prophétique de cela, qui vit dans le prolétaire ; élever celui-ci à la compréhension est une condition pour qu'évoluent de façon sensée les formes sociales extérieures. La tâche de la science de l'esprit. La pédagogie du XIXe siècle en Europe du Centre : atteindre la volonté par la force du penser ; les choses sont autres en Amérique : Là, la volonté est le réel originel, l'intellect n'est que son serviteur. C'est seulement par un lien de fécondation entre l'Europe et l'Amérique qu'une rencontre qui a du sens est de nouveau possible avec la spiritualité de l'Orient.

DIXIÈME CONFÉRENCE, 11 juin 1922

Les points fondamentaux de la question sociale

Genèse du livre « Les points fondamentaux de la question sociale ». — Le sens démocratique en train d'évoluer. Obstacles sociaux. La croyance en l'État en tant que remède universel. — Un organisme est soumis à des forces de croissance et de décroissance. La genèse de la vie de l'esprit : elle est issue de la productivité de l'individu ; la genèse de la vie du droit et de l'État : ils sont issus de l'entente des hommes entre eux (le droit de la raison, ou plus précisément le droit naturel et le droit historique) ; la genèse de la vie économique sensée : elle est issue du jugement collectif. — Forces d'ascension et de déclin dans le déploiement de la vie de l'esprit en Orient, dans laquelle se trouve la racine des fossés entre les classes ; dans l'élément étatique-juridique, dans lequel se trouve la racine de l'abstraction dans tous les domaines sociaux (exemples : l'éducation programmée : coupure entre le capitalisme et les conditions concrètes de vie ; formation de crises). Nouvelles formes de la vie économique dans des associations. — Non pas tri­partition, mais structure tripartite d'un organisme social unitaire. — Liberté, égalité et fraternité en lien avec la vie de l'esprit, du droit et de l'économie.