Agir pour la triarticulation de l'organisme social
I. Agir pour la triarticulation de l'organisme social
Cours de formation pour conférenciers
PREMIÈRE CONFÉRENCE, Stuttgart, le 12 février 1921
Deux conditions fondamentales pour agir pour la triarticulation : amour de la cause et amour éclairé pour les êtres humains. Autres conditions : connaissance de la situation que l'on rencontre dans le grand public ; absence d'illusion par rapport à l'état d'âme des êtres humains. - Penser erroné comme cause de la détresse des êtres humains. Deux autres points de vue à prendre en considération par le conférencier : le fait que le sens de la productivité de la vie de l'esprit est inexistant et le fait que le sens du besoin d'autrui s'est perdu. Remarques critiques sur des communistes, notamment Lénine et Trotski, ainsi que sur le catholicisme, dont le point commun est de ne se rattacher la plupart du temps qu'à ce qui existe. Le dadaïsme religieux d'Ernst Michel. Du caractère abstrait du penser contemporain et de la nécessité de faire en sorte que chaque parole devienne un acte intérieur. Le concept de travail chez Marx, Rodbertus et Singer.
DEUXIÈME CONFÉRENCE, le 13 février 1921 (l'après-midi)
Indications pour les conférenciers : ne pas partir de la logique intellectuelle, mais des expériences et de l'observation des situations concrètes. La pensée en images comme point de départ d'un jugement social. La nécessité de prendre en compte des événements historiques importants pour la former son jugement, démontrée par l'exemple de la paix de Nystad et de la paix de Paris. — La Russie dans la zone de tension entre influences occidentales et orientales. Une analyse radicale de l'opposition Orient-Occident : la barbarie en Orient et la sauvagerie en Occident. — La pensée économique de Marx et de Rodbertus. L'Autriche, terre d'expérimentation, et la question de la Société des Nations. De la primauté des réalités historiques par rapport à des idées purement théoriques.
TROISIÈME CONFÉRENCE, le 13 février 1921 (le soir)
La manière de penser nécessaire pour résoudre les problèmes de l'histoire universelle, présentée au moyen du problème Orient-Occident. La vie de l'esprit comme élément porteur dans les relations entre l'Europe du Centre et la Russie, en même temps aussi comme point de départ d'une « communauté économique allant de soi ». La nécessité, en Europe du Centre, d'une vie économique impulsée, dans ses relations avec l'Occident, par l'élément spirituel-artistique. La nécessité de la triarticulation en rapport avec les conditions de la vie économique moderne. Du caractère juridique du travail et du capital en tant qu'élément spirituel. La tâche des « régions d'Europe du Centre.
Dissocier la vie économique et la vie de l'esprit de la vie du droit, point de départ du développement d'une nouvelle vie de l'État. Le concept de démocratie et le caractère tragique de la dé-spiritualisation de la vie matérielle. Le mouvement anthroposophique et ses
adversaires, ainsi que ses tâches.
QUATRIÈME CONFÉRENCE, le 14 février 1921 (l'après-midi)
Trois propositions pour des thèmes à traiter en public et quelques indications d'ordre méthodique. Éléments fondamentaux concernant le premier sujet, « Les grandes questions de notre époque et la triarticulation de l'organisme social », illustrées par l'évolution historique de la vie économique : d'une vie économique « relativement libre » des temps plus reculés à une vie économique « entravée de multiples façons ». Les mesures de protection en faveur du consommateur liées à l'intensification de la vie économique, illustrées entre autres par l'exemple des guildes. L'ouverture des voies maritimes, la découverte de l'Amérique et l'avènement de la technique moderne et sa signification pour l'évolution future. Deux tendances qui ont donné à la vie économique des temps modernes sa forme matérialiste : la manière de penser économiquement, résultat de l'« économie intensive », qui entraîna un certain conservatisme, et « la force d'élan », conséquence de la relation avec les pays occidentaux d'outre-Atlantique. La prépondérance de la marchandise et du prix. A propos du caractère marchand de la force de travail et de l'esprit d'entreprise. Du problème de l'imitation en lien avec la formation des villes et des États modernes. L'expansion du commerce, point de départ de la fusion de l'État avec l'économie et quelques aspects en vue de leur dissociation. Différents courants dans l'évolution de la vie de l'esprit et leur relation différenciée à l'État. À propos du problème de la nationalisation. L'organisation juste de la vie de l'esprit, de la vie étatico-politique, de la vie économique sont les trois grandes tâches de l'époque présente. La science de l'esprit anthroposophique et sa signification pour une vie de l'esprit productive. — Suggestions d'ordre méthodique pour le conférencier.
CINQUIÈME CONFÉRENCE, le 14 février 1921
Des suggestions d'ordre méthodique pour la présentation d'un discours à faire en public : la nécessité d'éviter la répétition de formulations particulières lorsqu'un sujet est présenté plusieurs fois. Comment chaque discours doit être ressenti comme quelque chose de nouveau. De l'intérêt profond pour le sujet que l'on traite. L'importance du rythme, de la répétition et comment l'orateur acquiert une attitude juste vis-à-vis des répétitions. Du sentiment de responsabilité à développer par l'orateur. Du jugement juste porté sur les adversaires. Digression sur Max Dessoir et Kuno Fischer en lien avec la description d'influences nuisibles dans la vie culturelle. La nécessité de se faire d'un discours une esquisse en phrases-clés (non pas en mots-clés). La forme à donner au début et à la fin d'un discours. De l'absurdité d'imprimer des conférences, puis de les lire mot-à-mot à haute voix. Autres indications pour la forme à donner au début et à la fin d'un discours. Éviter des définitions pédantes au profit de caractérisations imagées. L'usage des substantifs.
,'importance du fondement anthroposophique à partir duquel l'orateur parle.
SIXIÈME CONFÉRENCE, 15 février 1921 ( l'après-midi)
La déshumanisation de la vie sociale, illustrée par la manière dont les termes capital, travail et marchandise sont utilisés. La relation entre individualité et collectivité en lien avec la notion d'État. De l'origine de l'égoïsme. I,a nature de l'« art social ». De la place de l'homme au sein de l'évolution du monde. Commentaires critiques relatifs aux conceptions d'Adam Smith sur la « liberté économique » et la « propriété privée ». De la dissociation de la vie économique de l'être humain et de la perte du regard global sur la vie économique. Les questions de départ de Rudolf Steiner dans son livre Éléments fondamentaux pour la solution du problème social. De l'importance, pour l'orateur, de connaître les écrits contemporains [sur le sujet]. La conception marxiste du travail et la compréhension afférente de la valeur du travail, exemple de l'unilatéralité de la formation des concepts. Deux points de vue fondamentaux sur le rapport travail/valeur du travail comme point de départ pour la dissociation du travail de la vie économique. Sur la nécessité d'une vie libre de l'esprit. La fondation de la Libre École Waldorf à Stuttgart et son rapport à l'idée de la triarticulation. Le problème de l'éloignement de la réalité, démontré par l'exemple de programmes socialistes et par l'exemple de Lénine.
SEPTIÈME CONFÉRENCE, le 15 février 1921 (le soir)
À propos de l'époque de la « phrase convenue », illustrée par l'exemple des notions de « revenu sans travail » et « gain sans travail ». Le problème du travail « productif » et « non-productif » chez Karl Marx en lien avec l'exemple du « comptable indien ». La réfutation de conceptions de Marx Par l'introduction de la question de la valeur de la rente et des impôts dans l'économie nationale. L'absurdité de réclamer pour soi le « fruit intégral du travail ». Le lien entre la vie économique et la vie de l'esprit, exemple du fait que l'on doit prendre en compte la totalité de la vie sociale. Quelques suggestions méthodiques et de contenu pour la structuration d'une conférence : respecter les habitudes de pensée des hommes ; démontrer la relation entre les impulsions spirituelles de l'anthroposophie et la vie matérielle, par l'exemple de différentes institutions issues du travail anthroposophique ; la manière de traiter les adversaires.
HUITIÈME CONFÉRENCE, le 16 février 1921 (l'après-midi)
L'insouciance et l'absence de conscience morale de contemporains de premier plan et leurs conséquences. La polémique dirigée contre Rudolf Steiner par le comte Hermann von Keyserling et le professeur bâlois Heinzelmann. L'apathie de la vie de l'esprit, conséquence de l'influence exercée par l'État et de la vie économique. La nécessité de surmonter des relations coercitives existantes par la relation de la « reconnaissance libre » et par le principe de l'« autorité qui va de soi ». L'importance de faire pénétrer des impulsions morales dans la vie sociale. La nécessité de faire prendre conscience du déclin moral, illustré par d'autres propos de Hermann Keyserling. Remarques critiques sur la vie scientifique et intellectuelle de l'époque, illustrée à l'aide de l'exemple des écrits d'Oscar Hertwig.
NEUVIÈME CONFÉRENCE, le 16 février 1921 (le soir)
La différence de la formation du jugement dans la vie de l'esprit et dans la vie économique. La nature des associations dans la vie économique. Les trois facteurs de la vie économique : expertise par rapport à la production ; la gestion de la circulation des biens au service du consommateur ; la connaissance exacte des besoins en lien avec l'idée d'associations. — De l'interaction entre les trois membres de l'organisme social. L'origine historique de la rente foncière et la cause de ce qui fait du foncier un objet de gain. Remarques critiques sur des théories de quelques national-économistes. Les causes qui ont conduit à la fondation des grandes entreprises et à la disparition des petites entreprises. De l'intérêt unilatéral des producteurs en rapport avec la naissance des grandes entreprises et la nécessité de la formation d'associations.
DIXIÈME CONFÉRENCE, le 17 février 1921 (le matin)
La manière dont les économistes politiques délimitent leurs tâches, exemple du fait qu'il existe déjà certaines bases de la triarticulation. Quelques causes de la naissance d'utopies sociales : la reprise de modes de penser théocratiques et théologiques anciennes, éléments de structuration de la vie de l'esprit contemporaine. Le fonctionnariat, hiérarchie ecclésiastique devenue profane. La survivance de l'élément ecclésiastico-théocratique dans l'armée. Le maniement de la vie de l'État, profanisation de la vie ecclésiastique. — Des théories utopiques comme tentative d'organiser la vie économique en s'adossant à des formes anciennes. Des causes du libéralisme économique. La difficulté de faire la transition de l'organisation économique libérale à l'organisation économique associative. L'absurdité d'une biarticulation. La triarticulation dans le marxisme : la théorie de la plus-value en tant qu'incarnation de l'élément économique, la théorie de la lutte des classe, expression de l'élément juridico-étatique et la conception matérialiste de l'histoire, expression de l'élément intellectuel. — De la nécessité de mettre à la place de la non-croyance en l'être humain la foi en l'être humain.
II. Cours de formation pour des habitants de Haute-Silésie
PREMIÈRE CONFÉRENCE, Stuttgart, le ler janvier 1921
Conditions préalables nécessaires pour des propagandistes : Ne pas partir de formes anciennes de la vie publique ; partir de la substance, de contenus réels au lieu de formules toutes faites. — La connaissance du déclin triarticulé, illustré par des exemples tirés de la vie spirituelle-culturelle et de la vie politique. Du problème de savoir si la Haute-Silésie devrait être allemande ou polonaise. — La Pologne dans la zone de tension entre les influences de l'Orient et de l'Occident
tenant compte du changement, au cours de l'histoire, (la structure sociale en Allemagne, en Russie et en Autriche. — Les trois courants constituant l'élément polonais. Raisons du partage de la Pologne entre la Prusse, l'Autriche et la Russie. L'influence spirituelle de la Russie, l'influence politique- juridique de l'Autriche et l'influence économique de la l'Allemagne prussienne sur la Pologne. — Le destin de la Pologne du point de vue de la triarticulation. — De la triarticulation du déclin européen à la triarticulation de l'essor européen.
SECONDE CONFÉRENCE, Stuttgart, le 2 janvier 1921
Illusions sur l'avenir de l'Europe. La nécessité (l'une clarification tenant compte des conditions au niveau de l'ensemble du monde. L'illusion (l'une entente entre l'Europe du Centre et de l'Orient avec l'Occident sur la base des conditions anciennes, pierre d'achoppement pour le vote en Haute-Silésie. Commentaires critiques à propos (le trois propositions concernant l'assainissement (les conditions économiques en Europe : des crédits américains à une assez grande échelle, des crédits de la part de personnalités individuelles, une fédération économique mondiale en lien avec la Société des Nations. Conséquences (du rattachement de la Silésie à l'Allemagne prussienne. A propos des représentations illusoires de J. M. Keynes et de N. Angell, selon lesquelles l'économie de l'Amérique dépend de l'Europe. De la possibilité d'abandonner l'Europe à son sort. L'aberration du vote en Haute-Silésie. Le développement « triarticulé » de la classe
inférieure polonaise. L'embourgeoisement du mouvement ouvrier en Europe du Centre. Des conditions de vie du bolchevisme et de ses effets sur l'Ouest. Motifs d'une Deuxième Guerre mondiale ; se défendre contre le bolchevisme, ainsi que les conditions économiques. L'intensification des conflits entre l'Asie et l'Amérique. La nécessité d'une information suffisante concernant la triarticulation et du développement d'une guidance spirituelle, mission de l'Europe du Centre. La tâche des Allemands, illustrée par quelques propos de J. G. Fichte. Concernant la question de la responsabilité du déclenchement de la guerre en lien avec une déclaration de W. Wilson et exposés de R. Steiner dans son livre Pensée pendant le temps de la guerre mondiale. Le vote de Haute-Silésie, protestation contre le fait même du vote. Indications pour les représentants de l'idée de la triarticulation. De la mise en place d'un service de presse régulier à Zurich en 1917. Le rôle de la paysannerie dans l'évolution sociale du passé et du futur. De l'importance d'une vie de l'esprit totalement libre pour le progrès de l'humanité.
RÉPONSES AUX QUESTIONS, le 2 janvier 1921
La situation de l'Église catholique en Pologne, son développement historique et le comportement à son égard de la part des représentants de l'idée de triarticulation. Du problème de savoir si on fait la campagne d'information en Haute-Silésie en langue allemande et (ou) polonaise. Autres
suggestions pour l'action des « triarticulateurs » en Haute-Silésie en vue du vote.
Appel pour sauver la Haute-Silésie