Je veux être ton frère-conte
Douze aperçus biographiques et légendaires de saints
Jakob Streit s"est efforcé de raconter les histoires et les destinées de ces hommes de manière à éveiller le sentiment qu'ils sont des frères et des soeurs qui ont lutté pour une humanité meilleure.
Pour les enfants de 9 à 12 ans
Sommaire
Martin - Georges - Odile - Sébastien - Maurice - Béat - Placide - Elisabeth - Meinrad - Christophe - Roch - François
Extrait de Martin :
Comment il reçut son nom
A Sabarie, petite ville de Pannonie, devenue aujourd'hui la Hongrie, vivait un vaillant chevalier. Il avait choisi le métier de soldat et servait dans l'armée des empereurs romains Justinien et Constantin. Ce chevalier était capitaine et voyageait de ce fait beaucoup, à la tête des soldats romains. Sa femme restait souvent seule à Sabarie avec sa servante. Se trouvant un jour eneeinte, elle fit prévenir son mari. Celui-ci fut de retour peu de temps avant la naissance. La joie des parents fut grande lorsque leur naquit un petit garqon. Le père, qui était païen, sacrifiait avec zèle à Mars, dieu de la guerre, et pensait que son fils aussi serait, un jour, un vaillant guerrier. Il fit porter le garçonnet à l'autel de Mars. On alluma le feu du sacrifice. Le père plongea son épée dans la flamme et, quand sa pointe fut devenue rouge, il la fit tournoyer au-dessus de l'enfant pour le bénir, et s'écria trois fois : " Martin, Martin, Martin ! ", nom qui signifiait " petit Mars ". Le père ne pouvait pas rester longtemps chez lui, car il devait retourner en Italie, à Pavie, où ses soldats avaient leur campement. Quand la mère comprit qu'elle allait devoir rester seule avec le petit, elle le supplia : " Emmène-nous avec toi ! Comment notre garçon pourrait-il devenir un bon soldat, s'il grandit sans père ? " La prière de la mère fut entendue. Toute la famille, avec voiture, cheval et tous leurs biens, déménagea à Pavie. On y trouva une somptueuse demeure, dans laquelle grandit Martin. Le père, qui enseignait le métier des armes à ses soldats dans la ville même, était souvent chez lui et se réjouissait de voir son fils, d'année en année, grandir en force et en courage. ...