Rencontre (La) des générations
Cours pédagogique adressé à la jeunesse
On peut considérer ces conférences comme une introduction à l'anthroposophie et aux bases de la pédagogie anthroposophique. L'expérience du monde spirituel nécessite de nouvelles forces qui s'expriment dans le désir de la communauté. Recherche de l'esprit vivant par la jeunesse. L'intellect, un cadavre de l'esprit vivant. Conscience de l'existence prénatale dans l'approche des générations. L'amour et la confiance entre les hommes. Que deviennent les forces non utilisées ? On n'est pas éducateur parce que l'on sait, mais parce que l'on donne humainement. L'éducation doit permettre aux hommes d'apprendre à vivre les uns avec les autres. Rencontre du Moi avec le Moi d'autrui.
Première conférence, Stuttgart 3 octobre 1922
L'abîme entre vieille et jeune générations. Le matérialisme en Europe. Goethe et Darwin. La phraséologie dans la vie spirituelle. Ses conséquences: vide de pensées, manque de convictions, absence de volonté. Les pensées n'ont plus la force d'impulser le coeur et la volonté. La science cherche à atteindre des pensées "sans coeur" Giordano Bruno et Julius Robert Mayer. La fin du XIX° siècle: un point crucial dans le développement de l'humanité.
Deuxième conférence, 4 octobre 1922
Les jeunes recherchent des professeurs qui les guident. Inhumanité de la «science objective» Tâche de l'éducation: donner à l'homme la possibilité de vieillir de façon naturelle. Jusqu'au XVe siècle l'âme bénéficiait d'un héritage; depuis la fin du XIX° siècle elle est face au néant. La pédagogie de l'école Waldorf n'est pas un système mais un art. L'intellect est un rêve sur le monde. L'âme cherche à comprendre le Mystère du Golgotha mais elle ne le peut pas avec l'intellect. Pour faire l'expérience du monde spirituel il faut de nouvelles forces. Ce désir s'exprime aussi dans le désir de communauté. Comment trouvons-nous en nous-mêmes le spirituel?
Troisième conférence, 5 octobre 1922
L'homme moderne ne tient compte que de la conscience de veille. Autrefois l'homme ramenait dans la journée quelque chose du sommeil. Exemple de la perception des substances: sel, mercure, phosphore. Autrefois un livre éveillait en l'homme des forces productives; aujourd'hui tout est pris de façon formelle, logique. Penser mort lié au cerveau et penser vivant. Ce qui se passait pour l'âme pendant le sommeil autrefois et aujourd'hui. Parler de l'esprit ou parler à partir de l'esprit. Pour pouvoir redonner vie à la culture, il faut se pénétrer de spiritualité.
Quatrième conférence, 6 octobre 1922
La question des fondements de la vie morale. Les «Principes de l'éthique» de Spencer. A l'opposé: « La Philosophie de la Liberté». L'âme humaine face au néant. L'évolution de Nietzsche. L'idée du surhomme et de l'éternel retour. La jeunesse actuelle cherche l'esprit vivant. Le sentiment de vérité. La phraséologie, la convention et la routine doivent être vaincues par la vérité, par une relation directe entre les hommes, et par la spiritualisation de l'action quotidienne.
Cinquième conférence, 7 octobre 1922
Les intuitions morales. Les forces passives ne peuvent plus relier au spirituel. Le penser actif saisit la volonté. L'imagination morale productive. L'intellect comme cadavre du penser vivant. L'enseignement purement intellectuel est comme un pieu que l'on enfonce dans le coeur des jeunes. Les intuitions morales de la «Philosophie de la Liberté» sont le début du penser vivant qui peut saisir à nouveau l'esprit. Comment introduire dans le penser mort les forces de sagesse de notre enfance en provenance de la vie d'avant la naissance. La tâche du mouvement de la jeunesse: porter l'enfance dans la suite de la vie.
Sixième conférence, 8 octobre 1922
Le caractère de notre époque implique une démarche pédagogique. Pour aborder les jeunes générations, il faut avoir conscience de l'existence prénatale de l'âme. La devise: «Homme, connais-toi toi-même.» L'univers est la question, l'homme est la réponse. L'amour moral et la confiance entre les hommes. L'idée du devoir moral chez Kant et l'individualisme éthique. La pédagogie de l'avenir doit reposer sur la connaissance de l'homme. La confiance en Dieu vis-à-vis de l'enfant. Le mouvement de la jeunesse doit avoir une tête de Janus, il doit regarder en avant et être créateur.
Septième conférence, 9 octobre 1922
Nécessité de se fatiguer. La science moderne a exclu l'humain de la connaissance. Le «deuxième homme» dans l'enfant. Que deviennent les forces qui ne sont pas utilisées? L'agitation chez les jeunes. La Théosophie comme somnifère chez les vieux. Les anciennes écoles des Brahmanes. Les moyens modernes de connaissance et la confiance.
Huitième conférence, 10 octobre 1922
Evolution de l'humanité: des pensées révélées aux pensées élaborées individuellement. L'année 333. Nominalisme et réalisme. Tragique du Moyen-Age. Le lien des pensées avec le monde spirituel et le monde des sens. Kepler. Actuellement on a une psychologie sans âme. La littérature anthroposophique s'adresse au coeur et pas seulement à la tête. La volonté dans le penser.
Neuvième conférence, Il octobre 1922
Il n'y a plus de ponts pour unir les hommes. Les jeunes veulent tout juger à partir de l'intellect. Nécessité d'un penser actif pour juger des choses de la vie. Autrefois on développait le savoir-faire, non un savoir livresque. L'autorité fondée sur la compétence. Grammaire, rhétorique, dialectique et enseignement artistique. La beauté comme chemin vers la vérité. Les concepts adaptés à la nature extérieure permettent seulement de comprendre le corps physique de l'homme. Pour comprendre le corps éthérique il faut une expérience artistique. Comment les jeunes peuvent vraiment être nourris par les anciens.
Dixième conférence, 12 octobre 1922
L'intellect ne dépend pas de la maturité. Les rythmes de la vie. Exemple de Goethe. Vieillissement du corps et libération de l'âme: les patriarches. Comment faire progresser l'intellectualisme. Le «penser pur» est aussi «vouloir pur». Le penser pur et la naissance d'un nouvel homme intérieur. L'élément artistique dans l'éducation.
Onzième conférence, 13 octobre 1922
Le besoin inconscient de se lier au monde avec son être entier. Le petit enfant est entièrement organe des sens. On ne peut pas éduquer avec des notions abstraites. La «Philosophie de la Liberté» comme moyen de saisir l'individualité humaine. On n'est pas éducateur par ce que l'on sait mais par ce que l'on donne humainement aux élèves. Entre le changement de dents et la puberté ce qui compte c'est la conformation de l'âme du professeur. Prier et bénir. Donner des images qui peuvent évoluer et non des définitions abstraites. L'art de l'éducation doit permettre aux hommes d'apprendre à vivre les uns avec les autres.
Douzième conférence, 14 octobre 1922
A notre époque le moi rencontre directement le moi d'autrui. But des anciens Mystères: saisir le spirituel dans le monde sensible. L'époque Perse: perception de l'homme comme forme lumineuse. Epoque Egypto-Chaldéenne - époque Grecque: séparation du corps et du psychospirituel. La perception du moi sans voiles fait peur à l'homme moderne La pédagogie anthroposophique ne donne aucune directive mais caractérise l'humain. On ne devrait pas parler d'éducation. On ne peut éduquer qu'avec les forces humaines actives qui agissent en nous durant l'enfance. Le vrai pédagogue ne peut être ni un philistin ni un pédant.
Treizième conférence, 15 octobre 1922
Le passage des concepts révélés à ceux qui sont élaborés à partir de la nature. Les concepts morts revivifiés à partir de La nature extérieure Le penser puisé à la nature ne suffit pas pour comprendre l'humain. Le Dragon dévore la vie de l'âme humaine. L'homme ne peut plus comprendre son semblable. Le principe de la conservation de la matière est un obstacle à la compréhension de l'humain. Anéantissement et recréation de la matière dans l'être humain. Pour pouvoir vaincre le Dragon il faut reconnaître comment Michaël vient aussi de l'extérieur. La science moderne est une métamorphose du Dragon. L'éducation de la jeunesse comme préparation du char sur lequel Michaël peut faire son entrée dans notre civilisation.