Avenir (L') de l'âme
Science du devenir de l'être humain
Sommaire établi par Marie Steiner pour les éditions séparées des conférences (1940)
PREMIÈRE CONFÉRENCE, 18 août 1918
L'aspiration des âmes à la vie spirituelle ; les influences inhibitrices de l'indolence et de la paresse. Il y aura une nouvelle compréhension de l'homme quand on intégrera à la notion « d'humain » une composante luciférienne et une composante ahrimanienne, comme cela est illustré par le groupe sculpté dans l'édifice de Dornach ; impulsions intérieures de la conception artistique mise en oeuvre en ce lieu. La vie débridée de la pensée à notre époque. Ce n'est pas du contenu des idées qu'il s'agit, mais de la manière dont elles vivent dans les hommes. Les trois maux fondamentaux de la civilisation humaine d'aujourd'hui, dans lesquels se révèle le passage actuel d'une dominante luciférienne à une dominante ahrimanienne : étroitesse d'esprit, béotisme, maladresse. La science de l'esprit est le remède aux infirmités de notre temps.
DEUXIÈME CONFÉRENCE, 19 août 1918
L'homme physique coupé de la périphérie terrestre ; l'insertion de l'être humain psycho- spirituel dans les courants du monde intérieur de son âme et de son esprit et dans ceux de l'univers. Les deux pôles de l'entité psycho- spirituelle humaine. La limite entre l'aura normale et la périphérie universelle. Jaillis- sement, heurt et engorgement des courants ; formation de la frontière, les barrières à l'extérieur et au dedans. La vague de reflux du souvenir ; au-delà de son domaine, il y a un monde intérieur conscient. L'autre zone correspond à la force de l'amour ; ce qui est audelà correspond à l'âme et à l'esprit de l'univers.
TROISIÈME CONFÉRENCE, 19 août 1918
Les deux zones frontières de l'âme humaine. Avant la quatrième époque postatlantéenne, l'une de ces frontières était encore perméable, l'autre ne le sera qu'à la sixième époque. Dès à présent, quelques phénomènes, montant de l'intérieur, commencent à filtrer. Cela doit être harmonisé. Orientatlisme et Occidentalisme (Tagore, Wilson). Les buts différents poursuivis par les initiés orientaux et ceux de l'américanisme. Impulsion orientale de la renonciation au genre humain terrestre. Impulsion américaine d'une imnersion plus forte dans la corporéité. Démonisation alilimanienne de l'humanité par la technique. Salut par l'esprit du Christ et la compréhension des connaissances de la science de l'esprit.
QUATRIÈME CONFÉRENCE, 24 août 1918
Ordre naturel et ordre moral. Le lien du Christ avec le mystère du Soleil. L'indispensable remaniement du pouvoir de représentation humain pour comprendre le dualisme Christ Jésus. Le mystère de l'homme triple. L'homme tripartite, reflet de son archétype. La dualité entre vérité et science, son dépassement.
CINQUIÈME CONFÉRENCE, 25 août 1918
La forme de la tête, expression physique d'un modelage très ancien, remonte à des principes ahrimaniens ; l'élément spirituel de la tête est une formation jeune. Dans l'homme thoracique, ce sont principalement les principes du devenir terrestre qui jouent un rôle. Les principes formateurs lucifériens de l'homme-mernbres n'atteindront leur plein épanouissement qu'à la phase vénusienne de la Terre. Il faut considérer, outre l'aspect cosmique, l'aspect humain de l'individualité humaine. Importance du subconscient qui a été caché et dont les différentes couches doivent être retrouvées à notre époque par la conscience humaine. Ce qui est offert aux sens. Croisement des courants dans l'homme médian. Souvenir, tableau cosmique et aura microcosmique. L'inversion de l'orientation des sens. Le parallélisme entre l'homme microcosmique et l'alternance cosmique du jour et de la nuit. Les concepts qui relient la vie de la nature et la vie spirituelle sont la source d'une action féconde dans la vie sociale et historique, tandis que la vision mécaniste du monde a mené l'humanité au chaos.
SIXIÈME CONFÉRENCE, 26 août 1918
Questions brûlantes auxquelles l'époque actuelle, au w des moyens dont elle dispose, ne peut répondre, car l'image de l'être humain spirituel et terrestre a été perdue. L'illusion du Soleil physique. Espace vide et substantialité négative ; le concept du « moins que vide ». Lacunes dans le cerveau, instrument de la vie de l'âme qui heurte lamasse cérébrale et s'y reflète. Cette vie de l'âme devient consciente d'elle-même après la mort de l'être humain. L'aura de l'homme traversée de courants qui constituent la vie de son âme, faite des ingrédients du monde de l'âme. Après la mort, l'homme acquiert ainsi une certaine affinité avec le monde de l'âme et le pays des esprits. Ces ingrédients sont libérés et se métamorphosent ; ainsi, la vie de l'âme se vide elle-même, alors que la vie spirituelle commence. Les stades de la métamorphose. L'idée de la métamorphose, une aide féconde à la compréhension du passage de l'homme d'une incarnation à l'autre. Le monde physique doit son existence à l'intervention des pensées des hiérarchies supérieures, des pensées formatrices, avec les pensées substantielles. La science de l'esprit doit permettre de faire une nouvelle expérience des concepts concrets appartenant aux anciens mystères. Le schéma des anciennes écoles pythagoriciennes. L'héritage des concepts abstraits de la civilisation romaine à travers le Moyen Age et les Temps modernes. Ainsi a-t-on perdu au XIXe siècle l'être humain, pour le retrouver ensuite du côté animal. Cette situation provoque la fracture et les faits catastrophiques. Les éléments permettant de comprendre l'homme spirituel se trouvent dans la théorie de la métamorphose.
SEPTIÉME CONFÉRENCE, 31 août 1918
Lien entre la sphère morale, idéelle et les évènements naturels. L'illusion du monde physique extérieur. L'abîme entre l'idéalisme et le réalisme et la scission de notre vie spirituelle, engendrée par la vision naturaliste du monde et par l'idéalisme moral. Notre lien vivant avec la force de la raison cosmique, reconnaissable à l'action créatrice d'une sphère idéelle dans la langue. Son atomisation par les défunts. La position de l'eurythmie dans l'évolution humaine
HUITIÈME CONFÉRENCE, 1er septembre 1918
L'apparition d'un esprit de mensonge à l'origine des civilisations grecque et romaine. Etude des correspondances. L'école pythagoricienne et son milieu. Forces de genèse et forces de destruction. La pulvérisation des paroles après la mort. Dévoilement du sens spirituel de la mort. Désintégration de l'imprononçable nom de Dieu. En ne laissant plus au mot que ses voyelles, l'esprit se révèle, échappant à la destruction. Dans le mot qui s'évanouit, on voit luire l'esprit. Spiritualisation après la mort. Structure de l'être spirituel humain entre la mort et une nouvelle naissance. La force cosmique des hiérarchies qui oriente le regard et apporte la mort. Désensorcellement de l'âme. La force cosmique qui anéantit les formes.
NEUVIÈME CONFÉRENCE, le 2 septembre 1918
La nature du temps par analogie avec l'espace. L'homme ne fait l'expérience que du reflet du temps réel. Des époques passées agissent dans le présent. Le caractère spatial du temps et la persistance du lien unissant les réalités essentielles au temps. Dans la nature Ahriman agit depuis le passé. L'homme chemine avec le temps et ne remarque pas la perspective du temps ; il s'ensuit que des puissances ahrimaniennes peuvent agir en lui comme des puissances actuelles ; l'homme détache ainsi son existence présente de la sphère spirituelle. S'il porte en lui des idéaux, c'est parce qu'il porte en lui des puissances lucifériennes qui aspirent à l'arracher à la nature et à le spiritualiser. La mort des personnes âgées rend la Terre physique plus spirituelle qu'elle ne le serait si elle n'était actuellement compensée par la mort prématurée d'enfants et de jeunes gens. L'équilibre ne se trouve encore que dans les régions de l'inconscient humain. Métamorphose de formes humaines depuis le domaine de l'âme et de l'esprit de l'être humain : de ce qui est de nature « tête » par une action ahrimanienne, de ce qui est de nature membres par une action luciférienne. Dans l'homme thoracique l'action des entités divines normales à travers le souffle vivant. C'est là que se trouve aussi la frontière, la mémoire, par laquelle, dans cette trinité, les puissances ahrimaniennes de la tête sont séparées des puissances lucifériennes des membres et nous empêchent de relier l'ordre naturel à l'ordre spirituel.